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"La révolution n'est pas un pique-nique cool"

"La révolution n'est pas un pique-nique cool" 

 

Au delà des revendications catégorielles qui ont lancé ce mouvement dans lequel nous nous inscrivons aujourd'hui, il semble important de rappeler qu'une part importante de ces revendications découlent naturellement des effets de l'application de la loi L.R.U. Par conséquent on ne peut se contenter de réclamer une révision ou une négociation : cette loi doit être abrogée dans son intégralité car ses effets seront forcement néfastes. Au delà du simple débat sur cette loi, il faut rappeler la logique dans laquelle elle s'inscrit : celle du capitalisme. 

 

Le rapport de force entre les classes dominantes et les classes “moyennes” (comme vous aimez vous définir) sera toujours à l'avantage de la première tant que nos revendications se limiteront à une sauvegarde de nos acquis et nos actions à des pique-niques militants. Nous sommes bien conscients qu'une telle démarche a pour but de massifier et de rendre sympathique le mouvement aux yeux de l'opinion publique, mais ce n'est pas tous les jours que 69% du pays soutien une comme celle du 29 janvier, ou qu'un amphi de 700 places reste rempli pendant une semaine d'AG. Il serait peut être temps d'agir, avant que la lassitude n'atteigne nos rangs, et de se soucier d'autre chose que de notre image. 


En effet, la plupart des interventions en AG vont dans le sens d'un désir “de se faire bien voir dans les médias” pour “être apprécié du Français moyen”. Même si la bataille est certainement une bataille d'opinion publique, ce serait se leurrer d'en faire une fin en soi : 

 

un gouvernement qui cherche à faire des réformes structurelles et qui est loin de toute échéance électorale majeure n'a que faire de l'opinion publique. 

les journalistes, aussi sympathiques qu'ils soient, n'hésiteront pas à faire se retourner l'opinion dès que le pouvoir le leur demandera. 

Cette volonté de mouvement “joli, propre et légal” rejoint l'omniprésence du "démocratisme” qui règne dans les AG. On y tolère tout et n'importe quoi (policiers en civil, les casseurs de grève, les groupes fascistes...) dans le seul but de montrer que “notre mouvement est démocratique”. Or l'objet d'une AG n'est pas d'être une parodie de démocratie comme le serait une émission de télé où chacun viendrait exprimer son “opinion“. Il s'agit d'organiser une lutte contre un gouvernement particulièrement agressif et répressif. 


Ainsi  entre le démocratisme, la soumission aux médias et la segmentation catégorielle, le mouvement sur Avignon stagne et s'embrouille dans une confusion qui veut qu'une lutte contre un gouvernement soit une colonie de vacances où on fait de la peinture, de la danse et du théâtre. Sans remettre en cause la nécessité de défendre la culture et les arts, il nous faut prendre en compte la tout aussi nécessaire radicalisation de notre mouvement, en mots comme en actes. 


Une lutte pose la question du rapport de force : il nous faut être offensifs et attaquer le gouvernement là où il aura réellement mal : En bloquant les flux de marchandises, de personnes et par là même l'économie. Nous pèserons beaucoup plus et nous lui poserons bien plus de problèmes qu'en simple terme d'opinion publique. 


Signé: des enfants d’ouvriers qui se plaisent plutôt bien à la fac...

Ecrit par Etudiants84 le Mardi 21 Avril 2009, 01:14 dans "Tracts" Version imprimable

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