tract inachevé: les mouvements sont faits pour mourir...
Contrairement à ce qui semble communément admis en AG, un mouvement n'est pas une simple affaire de vote et de débat d'opinion. En apparence, il est convenu qu'une grève, un blocage existerait parce que nous l'avons voté en AG. Or il ne s'agit pas uniquement d'être pour on contre le blocage, comme on préfèrerait boire du coca plutôt que du pepsi, voter Bayrou ou Besancenot : il s'agit de prendre concrètement et directement position, et d'assumer un choix.
Il paraît dès lors nécessaire, au lieu de se concentrer sur des débats qui ne font qu'anesthésier toute réflexion (légitimité de l'AG, du vote), de s'engager fermement, en dépassant cette idée selon laquelle toutes les opinions se valent et ont de la valeur. Prendre position, cela veut aussi dire savoir s'opposer, refuser des conditions que nous imposent parfois certains groupes de pression au nom de la « démocratie » (qu'ils défendent en parfaits tartuffes) et du sacro-saint respect des rêgles établies par une forme de pouvoir que nous combattons tous, de façon plus ou moins consciente. Un mouvement qui s'oppose à une loi, à la loi, au gouvernement, ne saurait en même temps se contenter d'agir dans le cadre imposé par la légalité. Les armes que prétendent nous « offrir » la loi contre la classe dominante sont de toute évidence insuffisantes, puisqu'elles sont résultat de la réflexion de cette même classe dominante, qui a à sa disposition l'ensemble des outils lui permettant de maintenir son pouvoir en toutes circonstances, même en cas de « crise politique ». Nous devons entamer une réflexion sur le rôle de l'Etat en tant qu'instrument de domination au service de la bourgeoisie et de l'économie de marché.
Ce blocage que nous menons doit d'abord constituer un bouleversement de notre quotidien, au lieu de devenir le cadre d'une nouvelle aliénation collective : en lieu et place du métro/boulot/dodo, s'organise, avec l'aide des bureaucrates de tout poil, la nouvelle routine AG/Manif'/Pique-nique. Nous devons rompre sans cesse avec la tentation récurrente d'installer notre révolte dans un quotidien qui lui sied bien mal. Nous aspirons à l'émancipation par le biais d'un mouvement dans lequel les étudiants reprendraient en main leur quotidien. Et ce quotidien, c'est d'abord cette faculté, qui reste encore, malgré la grève, malgré le blocage, un lieu qui n'appartient pas à ceux qui luttent. Le seul moyen de se défaire du caractère mortifère de tout mouvement qui se laisserait aller à la compromission et à la négociation est d'établir la réappropriation collective par une occupation « illégale » des locaux.
Et, quand bien même nous occuperions notre faculté, cela ne suffirait pas. Il nous faut aborder la logique dont découle la LRU et l'ensemble des lois et décrets qui touchent l'université et l'éducation dans son ensemble.
(tract inachevé.)
Ecrit par Etudiants84 le Mardi 21 Avril 2009, 01:37 dans "Tracts"