Soulevement des étudiants Grecs!
« Ici, on fera comme en France » : le soulèvement des étudiants grecs
La Grèce connaît actuellement son plus important mouvement étudiant depuis les années 1970. La cible de la mobilisation est un projet de loi du gouvernement de droite prévoyant:
- la création des facs privées (il est prévu de même modifier même la Constitution pour
lever l'obstacle juridique...)
- le fonctionnement des facs publiques selon des critères de management du secteur privé
- la remise en cause de l' "asile" universitaire (impossibilité pour la police d'intervenir sur le campus sauf accord des CA des universités)
- la réduction drastique de la possibilité des étudiants de repasser des examens et de progresser d'une année sur l'autre.
Actuellement (au 31 mai) 194 départements sont occupés. La quasi-totalité des facs est donc paralysée. Les enseignants, conformément aux consignes de leur puissant syndicat POSDEP, votent, AG par AG, en faveur de la proposition de grève illimitée.
Une manif imposante a lieu le 28 mai et une mega-descente nationale est prévue pour demain, 1er juin.
L’un des principaux mots d’ordre des étudiants est "ici, on fera comme en France". Comme l’affirme, dans sa phrase de conclusion, le communiqué voté par la coordination étudiante d’Athènes à l’attention des travailleurs, « ce mot d’ordre exprime notre engagement de continuer la lutte du mouvement étudiant jusqu’à la victoire. Nous appelons à la convergence dans cette lutte pour l’éducation, le travail et pour notre vie toutes les composantes de l’éducation nationale (enseignants et lycéens) et tous les travailleurs ».
Le mouvement se structure autour des AG par département (les plus massives depuis les années 1970) et de coordination d'AG par ville. Il exprime un rejet radical de la logique de privatisation de l'enseignement supérieur, dans un milieu qui n'a pas connu de mobilisation importante depuis une quinzaine d'années. Par son ampleur, il ne peut d'ores et déjà se comparer qu'avec le mouvement (victorieux) des occupations des facs de 1979 qui avait durablement marqué tout une génération.
Politiquement, il est dirigé par un front à la base entre les EAAK (réseau qui regroupe la plupart des orgas d'extrême-gauche, 8,5% aux élections étudiantes de mars dernier), le DARAS (liste des jeunes du Synaspismos, 2,5% aux dernières élections étudiantes) et les forces réduites mais bien structurées de Gênes 2001 (front syndical du SEK, section grecque de l'IST, O,3% des voix aux dernières élections étudiantes).
Le PC grec, principal force à gauche de la social-démocratie dans les universités (15% aux dernières élections étudiantes), suit une ligne très sectaire en essayant de structurer ses forces et les très rares AG qu'il contrôle autour de "ccordinations" séparées, complètement fantoches. Sa ligne est hostile aux occupations et grèves reconductibles. Il paraît très isolé et incapable de saisir l'enjeu de ce qui se passe.
Le PASOK (25% aux dernières élections étudiantes) soutient l'essentiel du projet de privatisation du gouvernement, au prix de quelques dissensions internes, essentiellement dans son organisation de jeunesse, elle-même en pleine "reprise en main" par la direction du parti.
Post-Scriptum : avec plus de 70% de participation, les élections étudiantes, qui ont lieu chaque année en mars, peuvent être considérées comme un indicateur valable du rapport de forces. La première force est la droite (ND), avec près de 40% des voix.
La Grèce connaît actuellement son plus important mouvement étudiant depuis les années 1970. La cible de la mobilisation est un projet de loi du gouvernement de droite prévoyant:
- la création des facs privées (il est prévu de même modifier même la Constitution pour
lever l'obstacle juridique...)
- le fonctionnement des facs publiques selon des critères de management du secteur privé
- la remise en cause de l' "asile" universitaire (impossibilité pour la police d'intervenir sur le campus sauf accord des CA des universités)
- la réduction drastique de la possibilité des étudiants de repasser des examens et de progresser d'une année sur l'autre.
Actuellement (au 31 mai) 194 départements sont occupés. La quasi-totalité des facs est donc paralysée. Les enseignants, conformément aux consignes de leur puissant syndicat POSDEP, votent, AG par AG, en faveur de la proposition de grève illimitée.
Une manif imposante a lieu le 28 mai et une mega-descente nationale est prévue pour demain, 1er juin.
L’un des principaux mots d’ordre des étudiants est "ici, on fera comme en France". Comme l’affirme, dans sa phrase de conclusion, le communiqué voté par la coordination étudiante d’Athènes à l’attention des travailleurs, « ce mot d’ordre exprime notre engagement de continuer la lutte du mouvement étudiant jusqu’à la victoire. Nous appelons à la convergence dans cette lutte pour l’éducation, le travail et pour notre vie toutes les composantes de l’éducation nationale (enseignants et lycéens) et tous les travailleurs ».
Le mouvement se structure autour des AG par département (les plus massives depuis les années 1970) et de coordination d'AG par ville. Il exprime un rejet radical de la logique de privatisation de l'enseignement supérieur, dans un milieu qui n'a pas connu de mobilisation importante depuis une quinzaine d'années. Par son ampleur, il ne peut d'ores et déjà se comparer qu'avec le mouvement (victorieux) des occupations des facs de 1979 qui avait durablement marqué tout une génération.
Politiquement, il est dirigé par un front à la base entre les EAAK (réseau qui regroupe la plupart des orgas d'extrême-gauche, 8,5% aux élections étudiantes de mars dernier), le DARAS (liste des jeunes du Synaspismos, 2,5% aux dernières élections étudiantes) et les forces réduites mais bien structurées de Gênes 2001 (front syndical du SEK, section grecque de l'IST, O,3% des voix aux dernières élections étudiantes).
Le PC grec, principal force à gauche de la social-démocratie dans les universités (15% aux dernières élections étudiantes), suit une ligne très sectaire en essayant de structurer ses forces et les très rares AG qu'il contrôle autour de "ccordinations" séparées, complètement fantoches. Sa ligne est hostile aux occupations et grèves reconductibles. Il paraît très isolé et incapable de saisir l'enjeu de ce qui se passe.
Le PASOK (25% aux dernières élections étudiantes) soutient l'essentiel du projet de privatisation du gouvernement, au prix de quelques dissensions internes, essentiellement dans son organisation de jeunesse, elle-même en pleine "reprise en main" par la direction du parti.
Post-Scriptum : avec plus de 70% de participation, les élections étudiantes, qui ont lieu chaque année en mars, peuvent être considérées comme un indicateur valable du rapport de forces. La première force est la droite (ND), avec près de 40% des voix.
Ecrit par Etudiants84 le Vendredi 2 Juin 2006, 18:31 dans "Infos diverses"